Nomade office était fortement représenté, aujourd’hui, le 19 mai 2015, à la manifestation sur les tiers lieux organisée par la Région Ile de France «100 nouveaux lieux en Ile-de-France pour travailler autrement ».

Son intitulé était intéressant, à même de nous convaincre que nous faisons partie d’une belle dynamique régionale. Comme bien souvent, si la région reste un moteur de l’encouragement et du déploiement de télécentres et tiers lieux, force est de constater que sa vision reste trop urbaine et, tant dans les espaces mis en scène que par le choix des intervenants, la périphérie, la grande couronne, n’a pas été évoquée.

Les grands comptes qui ont participé à la première table ronde, EDF, Orange, Renault, ont partagé une vision intéressante mais restrictive des usagers et de l’usage possible de ces types de lieux. L’innovation d’usage est, de mon point de vue, le 2^e point qui n’a pas été évoqué et qui intéresse, peut-être, plus directement les lieux localisés en milieux rural et périurbain. Enfin, la posture des institutions, autres usagers possibles, n’a pas été questionnée. En effet, au-delà de l’envie légitime de développer un réseau structuré, d’aider les projets à émerger (ce dont on ne se plaindra pas), elles sont aussi potentiellement utilisatrices, plus que toutes autres structures d’ailleurs, simplement pour montrer l’exemple et prouver qu’une alternative est possible.

La 2^e table ronde a donné la parole à des responsables de tiers lieux qui, bien que forts différents de Nomade Office, ont permis d’extraire quelques phrases choisies et dans lesquelles, plus particulièrement, nous nous retrouvons.

• Les tiers lieux sont, avant tout, des lieux de valorisation des savoir-faire.
• L’expertise y prend le pas sur la fonction et sur la hiérarchie.
• Les télétravailleurs sont des ambassadeurs de leur entreprise
• Ce sont des lieux de liberté dans lesquels on peut exprimer pleinement ses potentialités, notamment au contact des autres coworkers.

A vrai dire, je suis ressorti de cette manifestation avec un sentiment mitigé. D’un côté, une certaine fierté de participer à la belle dynamique enclenchée, d’être en quelque sorte un pionnier, d’être conforté dans l’intuition qu’il y a de belles potentialités mais, aussi, que l’on peut s’attendre prochainement à une concurrence forte, notamment en provenance des Etats-Unis (WeWork). De l’autre, l’impression que le paradigme urbain s’impose alors même qu’une bonne partie des usagers potentiels vient des territoires ruraux.

Heureusement, en reprenant les transports collectifs, le métro et le train pour rentrer chez moi, j’ai pu goûter aux joies d’une alerte à la bombe et d’un problème de caténaire qui m’ont fait perdre plus d’une heure. Un délai plus que suffisant pour me conforter dans la conviction que oui, nous n’œuvrons pas pour rien et qu’il est grand temps de travailler « Au-tre-ment » !