Le télétravail…. On en fait comme M. Jourdain faisait de la prose, sans le savoir ! Avec l’apparition du mobile, un fort pourcentage d’actifs travaille en dehors des heures classiques du travail, qui dans le train répond à ses mails, qui entre deux avions, rédige un rapport. Ceux qui participent au projet de Trilport le pratique naturellement, et de longue date pour certains. Les sondages réalisés valident que c’est un sentiment partagé et que beaucoup d’usagers des transports collectifs souhaiteraient pouvoir travailler à la maison. D’ailleurs, bien souvent, télétravail est associé à travail à la maison. A vrai dire, tant que l’on ne sait pas à quoi ressemble un télécentre, on ne voit pas d’alternative.
Le télétravail provoque une vraie révolution dans les pratiques. Il pose que l’on peut travailler, officiellement, en dehors du lieu de l’entreprise, que l’on peut, échappant à tous contrôles directs (du moins visuels), réaliser ce pour quoi l’on est rémunéré. Il faut dire que, vu de l’extérieur, l’on peut trouver surnaturel, le fait de faire plus de 2h de déplacement par jour pour se retrouver devant un ordinateur car c’est l’outil qui concentre aujourd’hui l’essentiel de la production. L’enjeu pour le salarié est multiple, il s’agit de gagner de la qualité de vie, de travailler différemment, de changer ponctuellement de contexte professionnel, de prouver qu’il est capable de travailler de manière responsable. A terme, on peut même imaginer de travailler comme l’on veut, en fonction de son rythme, prouvant ainsi que le travail peut être fait. On peut aussi projeter que le rapprochement, dans un télécentre, de plusieurs milieux professionnels, provoquera de la porosité et des étincelles créatrices.